- insubstantiel
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⇒INSUBSTANTIEL, -ELLE, adj.Qui manque de substance, de consistance; qui n'est pas substantiel. Ah! L'étonnant mystique (...) qui même, un moment, n'avait plus voulu manger ou du moins ne prendre que la nourriture insubstantielle de Catherine de Sienne (GONCOURT, Journal, 1895, p. 887). Essor de la réalité externe qui porte ailleurs sa présence de moins en moins perceptible, cependant que ce qui reflue sur l'âme délaissée est semblable à l'ombre insubstantielle déposée dans l'esprit par la pensée de ce qui disparaît (POULET, Métam. cercle, 1961, p. 178). V. aussi alambiqué ex. 5.REM. Insubstantialité, subst. fém., hapax. Caractère de ce qui est insubstantiel. La science chrétienne établit nettement l'insubstantialité du phénomène matériel qu'elle explique comme une objectification de pensée (Philos., Relig., 1957, p. 44-14).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. Ca 1590 (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey, II, 11, p. 429) — 1660 (OUDIN Fr.-Esp.); repris par BOISTE 1834 qui cite Montaigne. Soit dér. de substantiel, préf. in-1, soit empr. au b. lat. insubstantialis, dér. de substantialis, v. substantiel.
insubstantiel, elle [ɛ̃sypstɑ̃sjɛl] adj.❖♦ Littéraire ou didactique.1 Non substantiel. ⇒ Immatériel.1 Les gouttes de pluie transparentes à la pointe de chaque aiguille de pin. Ainsi en rouvrant la fenêtre tout l'immense ciel rempli d'une illumination insubstantielle et fragile, toutes ces gouttes pluviales.Claudel, Journal, sept. 1933.2 Il vivait dans une sorte d'hébétude qui n'était due à aucune drogue, sinon celle, insubstantielle, qu'il fabriquait lui-même dans les replis lointains de sa pensée.M. Druon, la Chute des corps, V, X, p. 426.3 (…) cette insubstantielle impression de tout voir à travers une lumière.Hélène Cixous, Souffles, p. 82.❖CONTR. Substantiel.DÉR. Insubstantialité.
Encyclopédie Universelle. 2012.